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PREMIÉRE MOITIÉ DU XVIe SIÈCLE 195
on vient de le dire, la carte des côtes de la .Méditerranée. A cette époque se rattachent un certain nombre de tapisseries analogues, d'une conception étrange, consacrées à la reproduction de cartes géographiques ou de plans de ville. L'une de ces œuvres singulières, existant encore au siècle dernier et dont on perd la trace sous la révolution, offrait un plan de Paris vers 1530 ou 1540. C'était tin des plus anciens documents sur la topographie parisienne. Il fut acquis, en 1737, par le prévôt des marchands et les échevins, des héritiers du sieur Morel, conseiller au parlement et de la ville, moyennant la somme de 2,360 livres. Dans le marché étaient comprises cinq. autres pièces, représentant les plans de Rome, de Constantinople, de Jérusalem, de Venise, et la carte générale de l'Italie. On ignore l'origine de cette curieuse collection. La présence des villes de Jerusalem, de Constantinople et même de Venise et de Rome, à côté de celle de Paris, rend toute conjecture bien hasardeuse. Il n'y a point de raison plausible pour que la tenture soit attribuée plutôt à un tapissier parisien qu'à un atelier bruxellois ou italien.
Ces plans précieux, conservés, à l'hôtel de ville jusqu'à la révolution, et exposés jadis dans les circonstances solennelles, disparurent pendant la tourmente, sans qu'on connaisse exactement, la date et les circonstances de leur perte; peut-être ne doit-on pas renoncer à l'espoir d'en retrouver un jour quelque fragment. Une grande gouache, exécutée au xviii0 siècle, avait conservé le dessin et les détails du plan de Paris, dit de tapisserie. Cette copie a péri dans l'incendie des collections de la ville, en 1871. Des gravures imparfaites constituent aujourd'hui le seul vestige survivant de ce précieux monument de la topographie parisienne.
Les œuvres des tapissiers bruxellois, sont, comme on l'a dit, disséminées dans tous les pays de l'Europe; elles remplissent les palais de. Madrid, de Florence, de Munich, de Vienne et de Londres. Il en existe des échantillons remarquables à Dresde et à Berlin. Notre mobilier, national possède aussi une série de tentures flamandes fort belles, provenant de Louis XIV. On en trouve un peu partout ; la cathédrale de Chartres montre une Histoire de Moïse avec le fameux écusson accosté d u. double B. Les collections publiques regorgent de tapisseries portant les glorieuses initiales de Bruxelles. D'ailleurs, un œil quelque peu exercé reconnait facilement, à leur coloration, les œuvres flamandes de cette
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